Il est connu de tous et chacun que la vie est injuste; alors que certains sont beaux à faire pâlir d'envie les dieux de l'Olympe d'autres sont d'une inqualifiable mocheté, alors que certains sont d'une remarquable intelligence d'autres sont reconnu pour la faiblesse de leurs facultés intellectuelles tout comme il est vrai qu'alors que certains peuvent voir le jour au sein d'un foyer uni – tout en connaissant les joies de l'opulence – d'autres se retrouvent contraint à mener une vie moins enviable mais bon c'est ce qui s'appelle le destin et nous nous devons de l'accepter puisque de toute façon nous ne pouvons rien faire contre ces évènements.

22 mars 1984 Genoa , c'est lors de cette nuit d'hiver que vit finalement le jour alors que mes neufs mois de confort douillet, dans le ventre de ma mère, arrivèrent à leur terme. Rapidement je réalisai que le contact avec le monde extérieur ne se ferait pas sans le moindre heurt. Plus souvent qu'autrement ma mère devait s'occuper de moi seule alors que mon père préférait s'amuser, d'ailleurs tout le monde en ville savait pertinemment que mon père était un coureur de jupon mais ma mère en bonne chrétienne qu'elle était croyait pertinemment qu'elle pouvait le changer, lamentable erreur de sa part. Mon père n'était que très peu présent à la maison et lorsqu'il nous faisait l'honneur de sa présence c'était pour mieux nous frapper, faut dire qu'il n'était que très rarement sobre.

Ce genre de vie mouvementée fût notre lot pendant une période durant pratiquement une bonne quinzaine d'année, bien sur pour moi et ma mère l'annonce de sa mort alors qu'il avait été happé par un train – ivre au volant, du moins c'était ce que l'on voulait nous faire croire – fut une véritable délivrance mais nous allions devoir apprendre à nous débrouiller sans lui, je dois avouer que le salaire qu'il nous ramenait nous aidait à vivre convenablement mais l'unique salaire de serveuse de ma mère n'allait pas suffire , elle le savait tout aussi bien que moi , et puis le fait que Sabrina venait à peine de venir au monde compliquait tout...il fallait s'assurer qu'elle ne manque de rien, moi j'étais prêt à faire quelques sacrifices après tout j'étais pratiquement un homme mais il aurait été inhumain d'imposer ce genre de sacrifice à la petite.

Je venais d'avoir 16 ans et j'avais décidé de prendre une décision qui allait faire hurler de colère Samantha – ma mère – j'avais décidé d'abandonner mes études afin de commencer à travailler et d'aider ma mère à joindre les deux bouts . Bien sur je ne vous mentirai pas, elle avait gueulé et m'avait fait promettre de reprendre mes études lorsque la situation reviendrait à la normale mais je n'avais pas l'intention de respecter ma promesse et d'y retourner car , vous voyez, je n'ai jamais été ce que l'on peut appeler un étudiant modèle et je savais pertinemment que les hautes études ne m'étaient pas destinées. J'avais trouvé un emploi de garçon à tout faire sur un chantier de construction , grâce à un ami de ma mère, et rapidement je me mis à apprendre sur différents aspects du métier...je pouvais toucher à tout et j'adorais. Ce deuxième salaire que je rapportais à la maison était salutaire et tout le monde pouvait respirer d'aise mais vous vous en doutez surement rien n'est parfait en ce bas monde et c'est ce qui m'emmena à décevoir ma mère comme jamais je n'aurais osé imaginer la décevoir. Bien sur il aurait été facile pour moi – peut-être trop – d'aller voir Victor afin de lui demander son aide – après tout il m'avait déjà proposé de nous aider – mais le jeune homme fier que j'étais avait préféré s'entêter à abandonner ses études et à devenir un homme bien qu'il n'y était pas encore préparé. Comprenez moi bien je n'ai jamais rien eu contre Victor, c'est un homme que j'adore mais comme je n'ai jamais été le type de mec à demander l'aide de quiconque je ne voyais pas lui quémander la charité bien qu'il soit mon oncle.

J'avais commencé à traîner avec les mecs du chantier et l'un d'eux m'avait emmené avec lui à son gym de boxe, sur le coup je me disais que j'allais y aller uniquement pour l'entraînement mais rapidement je me suis mit à y prendre goût, faut dire que le bad boy en moi aimait bien foutre des raclées aux gens et je me disais que de le faire en toute légalité devait être le pied total. J'étais si doué que le patron du gym m'offrit de me prendre en charge il avait dénoté en moi un potentiel énorme et il m'avait trouvé un combat mais nous avions un seul petit problème, j'étais mineur donc ma mère devait donner son accord mais me doutant qu'elle refuserait je décidai de signer à sa place...je vous laisse imaginer le scandale qu'elle me fit lorsqu'elle apprit ce que je venais de faire.

Mon emploi dans le domaine de la construction et les bourses que je touchais en boxant occasionnellement nous aidaient à équilibrer notre budget et à se payer quelques petits luxes mais je dénotait tout de même une certaine désapprobation venant de ma mère, elle détestait la violence et de savoir que je gagnais mon fric en tabassant des mecs semblait lui déplaire royalement. Bien sur le fait de frayer dans ce monde , pas toujours très propre, m'emmena à recevoir des offres de boulot pour le moins douteuses et un jour on m'offrit de bosser pour un mec de la mafia afin de récupérer pour lui certaines créances mais j'avais refusé, je n'étais pas ce type de mec...bien sur ce refus me coûta cher puisque l'on tenta de m'intimider mais comme je suis assez grand pour me défendre je leur fis comprendre que ce type d'approche ne marchait pas avec moi.

Et puis , il y a environ 2 ans, ma mère décéda et sur son lit elle me fit promettre de ne plus me battre elle détestait savoir que je boxais et elle ne me demandait que deux choses, veiller sur Sabrina et cesser de combattre et je décidai de respecter ces dernières volontés en lui disant que c'était bon. Bien évidemment vous vous en doutez , aussi bien que moi, je ne su respecter 100 % de cette promesse car il est bien difficile de refuser une offre lucrative et celle que je venais de recevoir d'un promoteur de boxe de Boston était plus que lucrative, bien évidemment je savais que depuis que je me battais et que je travaillais en parallèle sur les chantiers de construction que ma santé n'était plus la même, les différents coups que j'avais reçu à la tête m'avait causé quelques commotions mais je me devais de continuer...ne serait-ce que pour permettre à Sabrina de vivre une vie normale avec ses amies sans avoir à souffrir d'un manque de ressource c'est pourquoi je m'entête en faisant fi des conséquences, je verrai bien en cours de route. 

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